À la société de Rossivin : viser l’autonomie grâce à la FAF intégrale

#nutrition #porc
13 juillet 2022

À 49 ans, David Le Lay est à la tête d’un élevage naisseur-engraisseur de 860 truies. Cet agriculteur à l’instinct entrepreneurial était parmi les premiers, en 2001, à investir dans une fabrique d’aliment à la ferme intégrale. Un choix qu’il ne regrette pas et qui lui permet aujourd’hui « d’accroître l’autonomie de son exploitation. »

« Fabriquer mon aliment avec le grain de la ferme, ça a du sens » témoigne David Le Lay avec enthousiasme ! Cet éleveur fafeur historique a racheté l’affaire familiale à Lothey dans le Finistère. Sa FAF (Fabrique d’Aliment à la Ferme) et le stockage associé ont été construits en 2001 avec une décomposition très poussée des aliments.

À la société de Rossivin, 7 000 tonnes d’aliments sont fabriquées chaque année, soit une production journalière de 19 tonnes. David est responsable de la FAF. « Je passe en moyenne 3 h par jour sur cet atelier qui tourne 7 jours sur 7. » Une dizaine de silos d’une capacité totale de 8 500 tonnes est nécessaire au stockage du blé, de l’orge et des tourteaux. Le stockage des micromatières premières (prémix, carbonate, phosphate et acides aminés livrés par AGRIFA) s’opère dans les 12 cellules dédiées et équipées de micro-doseurs pour une précision au gramme. Toutes ces matières premières sont ensuite assemblées dans une mélangeuse afin de reconstituer un aliment homogène et de qualité, du premier âge à la finition. « Ici, tout est fabriqué sur place, y compris l’aliment truie ! » affiche David avec satisfaction.

Des contôles qualité stricts

Avec 65 hectares de cultures et un élevage de 860 truies, les céréales de l’exploitation sont vite autoconsommées. Alors, en attendant de pouvoir accroître sa part de surfaces cultivables, David achète 80 % de ses matières premières auprès d’une dizaine d’apporteurs extérieurs parmi lesquels quelques voisins. « Lorsque l’on fait le choix d’une FAF intégrale, il faut y consacrer du temps. » Chez David, le métier d’acheteur est pris très au sérieux. L’éleveur fafeur s’intéresse de près aux marchés agricoles et matières premières, et n’hésite pas à se faire accompagner par AGRIFA pour identifier les meilleures fenêtres d’achats. Par ailleurs, il est toujours présent à la réception des matières premières. « J’effectue des analyses à chaque remorque : humidité, impureté, risque fongique… J’ai un cahier des charges qualité et si ce n’est pas conforme, je refuse le camion. » Autre point souligné par David, la maintenance de la FAF est primordiale pour « éviter toutes dérives dans le broyage des matières premières ou défauts sur les valeurs alimentaires. » Ainsi, des analyses sont régulièrement effectuées pour contrôler la qualité de l’aliment fabriqué.

250 000 à 300 000€ c’est le coût moyen d’une FAF
20€ / T ce sont les frais de fabrication liés à la main-d’œuvre, la consommation énergique …
15 ans c’est la durée moyenne d’amortissement
0,5 UTH pour faire tourner une FAF dans un élevage de taille moyenne à grande

Personnaliser les formules

La vigilance accrue s’impose, mais elle n’empêche pas quelques variations. « La spécificité de la FAF, c’est qu’on a tendance à avoir des aliments contenant plus d’amidon et donc plus riches en énergie » explique l’éleveur. « L’an passé, j’avais un doute sur l’état corporel de mes truies qui semblaient trop grasses, avec tous les risques que cela implique en maternité (complications après mises-bas, taille et poids des portées…). Nous avons donc effectué des mesures de gras avec l’aide de ma technicienne Élise Bellec et nos observations ont permis de rééquilibrer la formule d’aliment, avec la bonne quantité d’énergie ». Si aujourd’hui tout est rentré dans l’ordre, David reconnaît que la FAF implique une gestion agile et rigoureuse. Aussi, il apprécie la démarche globale d’accompagnement, portée conjointement par la Coopérative et AGRIFA. À la société de Rossivin, la FAF est amortie depuis plusieurs années déjà mais es investissements se poursuivent en faveur de l’autonomie. 3 millions d’euros ont été mis sur la table en deux ans. David a investi dans un bâtiment de stockage d’engrais et 4 000 m3 de stockage de maïs humide. Par ailleurs, il a installé des trackers solaires pour une FAF autonome en électricité, une lisiothermie qui lui permet de chauffer 3 800 places de postsevrage et s’est équipé du système Nénufar pour capturer les émissions de méthane de sa fosse à lisier et alimenter un moteur de cogénération.

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