Agroforesterie : Une dynamique tirée par l’aval

#environnement #volaille
22 janvier 2025

Si la réglementation en matière d’agroforesterie sur les parcours de poules pondeuses reste floue, ce n’est pas le cas de certains cahiers des charges qui exigent jusqu’à 30 arbres par hectare en bio et plein air, et 20 arbres par hectare en Label Rouge. Dans ce contexte, Le Gouessant a développé une solide expertise en agroforesterie et consacre de plus en plus de temps à la recherche de financements pour couvrir les frais de plantation et d’entretien.
Pour Anne-Sophie Renault, responsable qualité Volaille chez Le Gouessant, « il y a une vraie dynamique de développement de l’agroforesterie chez les éleveurs. » Au sein du parc de la Coopérative, 21 % des adhérents en pondeuses disposent déjà de parcours bien arborés. « Si on y ajoute les éleveurs chez qui les plantations sont en cours ou partiellement réalisées, ce chiffre passe à 56 %. C’est très encourageant ! »

Que ce soit sous forme d’alignements, de haies ou encore de bosquets, la plantation d’arbre présente de nombreux avantages, notamment en matière de bien-être animal.

De nombreux bénéfices

Au-delà de son impact positif sur la qualité des paysages, l’agroforesterie contribue à la biodiversité et participe à la lutte contre le réchauffement climatique. D’après une étude de la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France, les prairies agroforestières connaissent, lors des journées chaudes, une diminution de température de 2 à 8 °C. Cette baisse s’accompagne d’une hausse de l’humidité, créant ainsi un microclimat plus confortable pour les animaux dans ces parcelles. La présence d’arbres favorise également l’exploration de l’ensemble du parcours par les poules et contribue à réduire la densité à l’intérieur du bâtiment. « Cela facilite la gestion des coups de chaleur », ajoute Anne-Sophie Renault. L’intérêt de l’agroforesterie va au-delà des enjeux environnementaux et de bien-être animal. « Il s’agit aussi de générer de la valeur pour les adhérents, en diversifiant les sources de revenus. » Pour cela, Le Gouessant a identifié différentes filières de valorisation comme le bois énergie ou l’implantation de fruitiers. Parallèlement, les équipes de la Coopérative sont également mobilisées sur la veille de financements publics et privés. Cet été, elles ont accompagné 15 éleveurs pour répondre à l’appel à projets lancé par la Région Bretagne, visant la plantation d’arbres intraparcellaires sur les parcours. Si leur dossier est validé, ils pourraient recevoir une aide moyenne de 5 000 € pour planter environ 200 arbres, leur permettant de répondre à la demande de certains cahiers des charges. Ces derniers fixent, pour 2025, un objectif de 30 arbres par hectare en plein air et en bio, et de 20 arbres par hectare en production Label Rouge. « Nous pouvons imaginer que la règlementation aille dans le sens de l’aval, c’est pourquoi nous recommandons à chaque éleveur d’atteindre ces objectifs de plantation », conclut Anne-Sophie Renault.