Le Gouessant s’appuie sur son expertise agronomique pour proposer des diagnostics de sols. Objectif : accroître le potentiel et la santé des terres agricoles.
« On observe de plus en plus de sols dégradés en agriculture, avec une récurrence de problèmes de compaction et d’hydromorphie. Or, un sol en bonne santé est garant d’un potentiel de rendement optimal », amorce Dominique Charles, animateur technique Le Gouessant. Pour améliorer la fertilité des sols, il est nécessaire de comprendre leur fonctionnement et d’actionner les bons leviers d’amélioration. Afin d’accompagner ses adhérents dans cette démarche, la Coopérative propose un diagnostic des sols basé sur son expertise agronomique. « C’est aussi un moyen de connaître le risque de transfert de polluant de sa parcelle vers les cours d’eau », précise Dominique.
Évaluer la fertilité physique des sols
L’animateur réalise d’abord un test bêche pour caractériser le profil du sol. Il extrait la terre sur 25 cm et mesure les horizons. Ces différentes couches de terre se distinguent par leurs couleur, texture… Il détermine le pourcentage de cailloux, de terre fine, moyenne et grossière. « J’en déduis l’intensité des vers de terre et la qualité de dégradation de la matière organique », explique-t-il. Ce test donne une indication sur le tassement de la parcelle et sur l’hydromorphie. Vient ensuite le test de compaction pour estimer le tassement du sol en enfonçant une sonde : « si ça coince à 15 cm, on a un problème de compactage. Au-delà du frein au développement des cultures, c’est aussi un problème pour l’eau qui ne s’infiltre pas ». La décision peut alors être prise d’effectuer un décompactage avec un outil profond pour fissurer le sol et favoriser l’activité biologique. Pour finir, Dominique réalise un test de dispersion pour évaluer la stabilité structurale du sol : « je plonge les mottes dans l’eau pour mesurer la vitesse de dispersion totale. Je détermine alors la friabilité et la capacité de filtration des sols, ainsi que la sensibilité à l’érosion », explique Dominique. Sur les parcelles, il observe aussi les plantes bio-indicatrices comme le rumex, qui indique un tassement, ou la fausse oseille, qui apprécie les terres pauvres et acides.
Une analyse chimique et biologique
Enfin, le technicien propose des recommandations personnalisées pour améliorer la fertilité des sols : adaptation du travail mécanique, couverts végétaux… « Une fois la caractérisation physique réalisée, il est recommandé de faire un contrôle avec une analyse chimique et biologique tous les trois ans. C’est aussi utile pour déterminer les quantités de minéraux à apporter », conclut Dominique. L’analyse chimique consiste notamment à mesurer le pH et la capacité d’échange cationique (CEC) du sol, c’est-à-dire sa capacité à retenir les éléments nutritifs. Autre indicateur intéressant : l’indice d’activité biologique, qui éclaire sur la vie du sol.