Alimentation : nourrir la truie aujourd’hui

#nutrition #porc
21 octobre 2019
truie en gestante

Dans un contexte d’hyperprolificité, la truie réclame aujourd’hui toute notre attention nutritionnelle. Confort digestif, aplombs solides et oxygénation sanguine sont incontournables pour soutenir la truie.

Pour un bon confort digestif, la truie a besoin de sources de fibres variées.

Elles permettent de faciliter le transit, comme les fibres de son de blé, de tournesol ou d’avoine. Elles permettent également de nourrir la bonne flore intestinale, comme les fibres de pulpe de betterave ou de coque de soja, qui sont très fermentescibles. Aujourd’hui, l’apport de fibres des aliments permet de calmer les truies en gestation par leur effet de satiété ou encore de faciliter les mise-bas et le démarrage en lactation par leur apport de confort intestinal.

Pour des aplombs solides, la truie a besoin d’un squelette osseux bien minéralisé et des onglons résistants.

La minéralisation osseuse se fait par un maillage de calcium et de phosphore qui sont apportés dans nos aliments par du phosphate monocalcique, en complément des matières premières. La minéralisation est activée à l’aide de la vitamine D. Pour plus d’efficacité, deux sources sont incorporées dans nos aliments à parts égales : la vitamine D3 et la HyD. La résistance des onglons est renforcée par un apport de 400 à 500 ppb de biotine, indispensable à la kératinisation.

L’oxygénation sanguine de la truie est cruciale pour des porcelets lourds et toniques à la mise-bas.

Or, la capacité d’oxygénation sanguine naturelle est limitée et peut devenir insuffisante en cas d’hyperprolificité. Pour y pallier, nous incorporons la SN Amine dans les aliments de gestation. Cet apport d’acides aminés permet une meilleure irrigation du placenta et par conséquent une activation de l’oxygénation des fœtus. En période péri-partum, nous pouvons également agir sur l’oxygénation sanguine, à l’aide de la SN Tonic. Ces actions physiologiques résultent en une augmentation du poids et du tonus des porcelets à la naissance.

Nos aliments ont donc évolué pour accompagner l’hyperprolificité et soutenir la truie d’aujourd’hui. La meilleure preuve reste le témoignage des éleveurs.

GAEC Gemin Lemay : des performances améliorées

Michelle et Yannis associés du GAEC Gemin-Lemay conduisent leur troupeau de truies en conduite 4 bandes – sevrage 21 jours.

Notre objectif était très clair : augmenter le nombre de sevrés et améliorer le poids du porcelet au sevrage. C’est chose faite. Depuis 3 bandes, nous avons mis en place le concept TONIC dans notre formule allaitante ; d’autre part, face à la prolificité qui montait nous avons aussi augmenté l’énergie dans l’aliment en incorporant de l’huile à la fabrique. Tout ce travail mené est payant car nous avons des porcelets plus vigoureux à la naissance, une baisse du nombre de morts nés et une production laitière boostée. Au final nous avons gagné en moyenne 1 sevré par truie et nous avons augmenté le poids de sevrage de 400 g par porcelet. À noter que pour la dernière bande, nous avons sevré 13,8 porcelets /truie pour un poids moyen du porcelet au sevrage de 5,9 kg.

EARL Bonniou : une démarche de travail payante

Benoît, éleveur à Tréflévenez, 370 truies NE en FAF.

Depuis 3 ans, nous avons mis en place, en parallèle de l’aliment (choix de minéral, formulation…), un suivi rapproché de notre troupeau de truies. Nous mesurons les épaisseurs de lard depuis la quarantaine. Cette méthode nous a permis d’accompagner le changement de génétique et d’alimenter le troupeau au plus près de ses besoins. Grâce à cela, l’écart type entre les truies les plus grasses et les plus maigres s’est bien réduit sans augmenter les quantités globales d’aliment. Depuis, les performances s’améliorent. Les truies sont en formes. Il n’y a plus de problème d’aplombs ni de problème urinaire en élevage. La meilleure gestion de l’état des truies, et notamment des plus grasses, nous permet de constater de meilleurs démarrages en lactation