Des insectes bientôt au menu

#aquaculture #innovation
08 février 2019

Le Gouessant Aquaculture expérimente l’introduction de farines d’insectes dans les aliments pour truites. Les explications de Louis Lesur, ingénieur recherche, développement et formulation sur l’intérêt de cette surprenante matière première.

Dans quel cadre s’inscrivent vos recherches ?

Louis Lesur : « Il y a encore quelques années de cela, les farines de poissons constituaient la source majeure de protéine dans la composition des aliments  aquacoles. Cela génère une pression sur les ressources piscicoles mondiales avec le développement de l’aquaculture. Depuis juillet 2017, les farines d’insectes ont été autorisées comme matière première en nutrition aquacole, offrant une nouvelle alternative pour diversifier les sources de protéines dans l’alimentation des
poissons. »

De quels insectes s’agit-il ?
« Parmi les espèces d’insectes autorisées, les deux plus importantes sont la mouche soldat noir et le ténébrion meunier qui sont élevés et transformés en farine au stade larvaire. »

Qui les produit ?
« De nombreuses start-up se sont lancées sur ce créneau. Elles ne sont que, depuis quelques mois, en mesure de fournir des quantités significatives d’insectes, susceptibles de permettre de petites productions. »

Sur quoi les expérimentations en cours au Gouessant portent-elles ?
« Fin 2018, nous avons engagé deux tests pour nous familiariser avec cette nouvelle matière première. Il s’agit d’envisager de quelle manière les farines d’insectes peuvent s’intégrer dans nos process et être valorisées en formulation, tout en mesurant leurs incidences sur les performances des truites arc-en-ciel. Ces expérimentations associent les services aquaculture, formulation, R&D et qualité, le laboratoire Le Gouessant, l’usine Poisson et des piscicultures dans lesquelles les aliments contenant des farines d’insectes sont comparés à un aliment témoin. C’est un vrai travail d’équipe ! »

Louis Lesur, Des insectes bientôt au menu
Louis LESUR est ingénieur recherche, développement et formulation
Le Gouessant Aquaculture.

Des insectes bientôt au menu
Des insectes bientôt au menu
La mouche noire et le ténébrion meunier sont les deux principaux insectes élevés pour produire des farines.

 

NINaqua se jette à l’eau
Le projet NINaqua, porté depuis 2014 par Le Gouessant Aquaculture et d’autres partenaires dont l’Institut Pasteur, l’Inra et Ifremer, entre dans sa dernière phase. Après l’expérimentation en laboratoire, les essais visant à substituer les farines de poissons par d’autres matières premières (algues, produits d’insectes, levures…) gagnent le terrain en 2019.