Gaec Toulcar : comment passer de 21 à 33 kg en moyenne d’étable ?

#ruminant
16 novembre 2022

Depuis leur installation, Albane Le Gal et Sébastien Blandel ont passé en revue tous les ateliers de l’exploitation pour améliorer les résultats techniques et économiques de leur élevage laitier : les génisses, les taries, les laitières et les fourrages. 

Ils sont jeunes, passionnés et performants ! Sébastien Blandel et Albane Le Gal, BTS agricole en poche, se sont installés respectivement en 2019 et 2021, sur la ferme des parents d’Albane. Ils ont misé sur Le Gouessant pour améliorer les performances de l’élevage laitier. Pari réussi puisque trois ans plus tard, les progrès sont à la hauteur de leurs attentes. La moyenne d’étable a bondi de 21 à 33 kg.

« Mes parents n’avaient pas de suivi technique et les résultats n’étaient vraiment pas bons », se rappelle Albane. Il fallait s’attaquer au cœur du problème : l’élevage des génisses. « Elles pesaient 150 kg à 6 mois et vêlaient à 36 mois. Il y avait trop d’animaux ! » Premier changement, le plan d’alimentation. Exit le lait entier, les veaux sont nourris au lait en poudre pour avoir une qualité de buvée constante. Dès l’âge de 8 jours, ils reçoivent un aliment croissance Futur Star Magnum, dont le dosage est adapté à l’âge et au poids. Le suivi de croissance est assuré par la mesure du tour de poitrine au ruban. Résultat, « la première année, les génisses pesaient 180 – 200 kg à 6 mois et aujourd’hui 230 kg. » Elles sont inséminées à 13-14 mois contre 22 auparavant, et vêlent à 24 mois. « Nous avons gagné 10 mois, soit une lactation », se réjouit la jeune femme.

Le démarrage en lactation s’est amélioré et les performances sont au rendez-vous : 30 à 40 kg/jour pour les primipares et 50 kg pour les deuxièmes lactations. « Les génisses sont moins grasses, mieux conformées, ont moins de problèmes de pied et sont promises à une meilleure longévité. » Les bâtiments qui n’étaient pas assez grands, sont maintenant suffisants pour loger toutes les génisses et les vaches en préparation vêlage !

Une prépa vêlage au top

C’est ensuite les vaches taries qui ont reçu toute l’attention des jeunes éleveurs. Durant le premier mois de tarissement, elles sont mises à l’herbe et reçoivent de l’enrubannage et les refus de ration des laitières en production. Elles rentrent en bâtiment pour y passer le second mois et bénéficier d’un régime de faveur : maïs ensilage, paille broyée et aliment prépa vêlage Vie Star Tarie Prélac. Là aussi, les résultats sont concluants. « Les vêlages sont faciles et se font sans assistance. On n’a plus de métrite, plus de non-délivrance, juste quelques fièvres de lait sur les 4e et 5e lactations. Le colostrum est de meilleure qualité. Bref, on a supprimé 80 % des problèmes », se félicite Sébastien. La production en début de lactation a augmenté de 10 kg/jour et le pic de lactation a progressé de 5 kg, autant pour les primipares que les multipares. Les génisses qui rejoignent les taries pour la préparation au vêlage sont dans de bonnes conditions pour rentrer en lactation. « Elles demandent moins de surveillance. On est bien plus tranquilles, on ne reviendrait pas en arrière ! »

 

Intensifier le système

Albane et Sébastien ont également opéré des changements au niveau de l’alimentation des vaches en production. La mélangeuse a remplacé la dessileuse pour distribuer une ration plus homogène et plus qualitative. Celle-ci a été rééquilibrée et la qualité des fourrages améliorée. Les maïs sont ensilés à 31-33 % de matière sèche avec une coupe haute à 40 cm du sol, histoire de concentrer le fourrage en énergie (0,94 UFL) et en protéines (8 % MAT). « Cela limite les refus à l’auge. » Le mélange ray-grass italien trèfle incarnat est ensilé précocement à 35 % de matière sèche, pour augmenter la valeur alimentaire. Il atteint 20 % de MAT et 1 UFL. La betterave fourragère a intégré la ration complète pour redonner de l’appétence, augmenter l’ingestion et booster la santé des laitières. Ces évolutions ont eu des effets sur la production par vache qui est passée de 7 500 à 11 200 litres. « Nous vendons aujourd’hui deux fois plus de volume avec 30 vaches en plus à la traite et la même surface fourragère. » Le taux de renouvellement du troupeau a diminué de 45 à 30 %. Le nombre de lactations par vache est en hausse. « Plus les résultats techniques se sont améliorés, moins on a gardé de vaches. » L’objectif des éleveurs est de produire 1,2 Ml avec 95 laitières. « Grâce au DAC tout récemment installé, on va basculer en ration semi-complète et monter à 12 000 litres par lactation. »

Des contrôles à chaque étape

Pour mesurer les effets des actions mises en œuvre, Anthony Salmon, technicien Le Gouessant propose à Albane et Sébastien des outils de contrôle pour chaque groupe d’animaux : le suivi de croissance des génisses, le pH urinaire pour les taries et les données du contrôle laitier pour les vaches. « Et pour valider économiquement, on regarde la marge sur coût alimentaire, dit-il. Il n’y a plus de place à l’improvisation ! » En bonus, l’amélioration de la technique sur l’atelier lait a permis de libérer des surfaces pour les cultures de vente. « Cela ramène de la valeur ajoutée sur l’exploitation et réduit le travail à fournir », concluent les jeunes éleveurs, tout sourire.