Le marché du carbone : une opportunité à saisir

#environnement
22 mars 2023

En France, le marché volontaire du carbone est en plein essor. De nombreux acteurs cherchent à compenser leurs émissions de gaz à effet de serre grâce à l’achat de crédits carbone. Pour répondre à cette demande croissante, l’offre s’adapte.

« Le marché obligatoire du carbone est un système d’échange de quotas ou de permis d’émissions de GES », expose Agathe Duval, responsable environnement à La Coopération Agricole Ouest. L’objectif de cet outil de politique publique est de lutter contre le réchauffement climatique en appliquant le principe du « pollueur-payeur ». L’Union Européenne a été la première entité à créer un marché régionalisé dans lequel une autorité publique fixe aux entreprises les plus polluantes un plafond d’émission de GES, plus bas que leur niveau d’émission initial, et leur distribue des quotas correspondant à ce plafond. À la fin de la période, les entreprises prouvent qu’elles ont respecté leurs obligations en rendant leurs quotas à l’autorité publique. Celles qui ont émis plus de GES que le niveau autorisé doivent acheter les quotas qui leur manquent sur un marché organisé (bourse) ou de gré à gré. À l’inverse, celles qui en ont émis moins, peuvent vendre les quotas dont elles n’ont pas besoin. L’unité d’échange, le quota, équivaut à 1 tonne de carbone. « Quand une entreprise achète un quota, elle achète le droit d’émettre une tonne d’équivalent CO2. » Le marché du carbone européen s’applique à la production d’électricité, l’industrie (sidérurgie, fabrication de ciment, chimie…) et l’aviation.

« Fiable, le label bas-carbone découle de méthodes robustes et approuvées. » Agathe Duval, responsable environnement à La Coopérative Agricole Ouest

Le label bas-carbone

L’agriculture n’est pas concernée par ce marché obligatoire, mais peut participer au marché de la compensation volontaire de carbone au sein duquel des organisations publiques ou privées qui n’y sont pas contraintes, compensent tout ou partie de leurs émissions en achetant des crédits carbone. C’est un marché à la croissance exponentielle qui a besoin de diversifier ses sources de crédits carbone et de les développer localement.
Le label français bas-carbone permet de certifier des projets de réduction d’émissions et de séquestration sur le territoire national, dans tous les secteurs (forêt, agriculture, transport, bâtiment…) et de les valoriser via la vente de crédits. « C’est un label fiable qui découle de méthodes robustes et approuvées, il garantit que des changements de pratiques ont bien eu lieu et qu’ils sont additionnels. » Les acheteurs de ces crédits peuvent ainsi communiquer sur leur politique environnementale « de manière plus crédible que si elles achetaient des crédits carbone à bas coût à l’autre bout de la planète. »

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