Les plantes riches en protéines : une belle carte à jouer

#cultures
12 novembre 2022

Que ce soit pour augmenter l’autonomie protéique de l’élevage ou pour vendre la récolte, les plantes riches en protéines risquent bien d’occuper demain une place de choix dans le système d’exploitation.

Les légumineuses fourragères et cultures protéagineuses ont plus d’un tour dans leur sac. Elles seront à l’honneur dans la nouvelle PAC 2023 avec un « budget protéines » augmenté de 72 %. D’une part, elles participent à la diversification des cultures qui est une des voies d’accès aux éco-régimes du premier pilier. D’autre part, elles prennent une part plus importante du gâteau des aides couplées. Les légumineuses fourragères consommées par les animaux, implantées en pur, en mélange ou associées à d’autres cultures, ainsi que le soja, les protéagineux et les légumineuses fourragères déshydratées sont éligibles. Nouveau, les légumes secs (lentilles, haricots secs, pois chiches et fèves) percevront l’aide à l’hectare. « Cela va inciter les agriculteurs et les éleveurs à se lancer dans les cultures de légumineuses fourragères, de féverole, de pois, mais aussi de lupin et soja. Nous pouvons les accompagner au niveau technique », projette Jeanne Séronie-Doutriaux, responsable développement des filières végétales chez Le Gouessant. L‘intérêt des cultures riches en protéines est également économique. « Elles n’ont pas besoin d’être fertilisées et au vu du prix des engrais actuellement, c’est un point à ne pas négliger. » Elles enrichissent aussi le sol en azote et apportent une rupture sanitaire dans la rotation. Enfin, l’aspect environnemental est à prendre en compte. « Le bilan carbone des légumineuses est bon. Demain, ce sera un avantage sur le marché du carbone. » Cultiver des plantes riches en protéines est une voie pour renforcer l’autonomie protéique à la fois sur l’exploitation avec les légumineuses fourragères et au niveau national avec les cultures de vente.

Développer des filières

Le Gouessant collecte aujourd’hui des féveroles et des pois pour l’alimentation animale. La Coopérative est partie prenante de l’association GTO « Graines Tradition Ouest » dont l’objectif est de fédérer et développer les filières lin, féverole et lupin. « Avec une transparence sur les contrats des différents acteurs et une répartition équitable de la valeur. » Ce partenariat entre les collecteurs, les transformateurs, les semenciers, la chambre d’agriculture et les producteurs vise à progresser sur les itinéraires techniques, à mieux valoriser les graines par la recherche technologique, notamment avec Valorex et à optimiser la collecte et le stockage des graines. Bon à savoir, « les cultures sous contrat GTO bénéficient d’un prix minimum garanti. »