Livraison vrac : « On a gagné en manutention, sans perdre en qualité »

#nutrition #ruminant
12 juillet 2025

Au GAEC du Bré Ménard, à Quelaines-Saint-Gault (53), plus de sacs de minéraux à manipuler pour complémenter la ration des 150 vaches. La livraison en vrac facilite le travail des trois associés.
En sacs ou en vrac ? Les éleveurs ont le choix du conditionnement pour leurs minéraux pour vaches laitières. Maxime Gourand a opté pour le vrac. Avec ses deux associés, Thierry Aubert et Joël Février, ils conduisent 115 laitières. Le choix du vrac s’est imposé d’abord pour des aspects pratiques. « Avant, on faisait notre propre mélange. Ça en faisait des sacs et des manipulations », témoigne le jeune éleveur.
Désormais, le silo est à côté du stockage à plat. La quantité de minéral nécessaire aux vaches, entre 35 à 40 kg selon le nombre et la production, est transportée en brouette jusqu’au silo à plat de colza. La distribution de la ration est faite par une automatrice en Cuma. Après avoir chargé les fourrages grossiers, le salarié prend le colza et le minéral. Puis il rajoute le maïs. « C’est bien mélangé, le minéral est bien reparti dans tous les fourrages pour un apport homogène ». Il ne reste que pour les taries, qui sont dans un autre bâtiment, où la distribution se fait encore à la main.

Bruno Tanguy, conseiller nutrition santé à gauche et Maxime Gourand, éleveur à Quelaine-Saint-Gault (53), à droite.

Un silo adapté

Le minéral est stocké en silo. Ce mode de stockage est plus étanche qu’un big bag, ce qui limite le risque de prise en masse et optimise la conservation. « En plus de l’étanchéité du silo, les formulations sont aussi pensées pour éviter ce risque et pour rester bien homogènes », complète Bruno Tanguy, conseiller nutrition-santé chez Le Gouessant. Le Gouessant subventionne jusqu’à 80 % du prix d’achat d’un silo. « Nous proposons aussi un accompagnement technique pour le choix d’un modèle adapté, pour définir avec l’éleveur l’emplacement optimal pour lui comme pour la livraison », précise le technicien. Comme la paroi du silo est claire, il est facile de voir où en est le stock. « Ça permet d’anticiper la commande », partage Maxime Gourand, qui apprécie la rapidité de livraison. « Même avec une formulation à la carte, on est livré au plus tard à 72h ». La seule amélioration que le jeune éleveur voudrait apporter serait d’installer une balance directement sous le silo pour une distribution encore plus précise.

Une formulation sur mesure

Depuis juillet 2022, qu’elles sont installées dans une nouvelle stabulation, aérée, dotée d’une grande aire sur compost et avec traite robotisée, les vaches ont gagné en production. « Sans changer grand-chose à la ration, les vaches ont gagné 10 kg, grâce à un meilleur confort, constate le jeune éleveur. Aujourd’hui, la moyenne d’étable s’élève à 37 kg/jour/vl avec des taux de 36 et 46 ». Pour tenir une telle moyenne, la ration et la complémentation sont suivies de près. Une fois par an, les éleveurs et leur technicien font le point. « À partir des analyses de fourrages, des composants de la ration, le logiciel de rationnement calcule la complémentation à apporter », détaille Bruno Tanguy. Dans ce souci du détail, les éleveurs pèsent le minéral pour apporter la bonne dose à chaque distribution. « Déjà parce que ça a un certain prix, reconnaît Maxime Gourand. Mais aussi pour être sûr de bien apporter aux vaches ce dont elles ont besoin. Un excès ou un manque de minéraux et de vitamines à un impact sur la production, la santé et la reproduction ». Si les éleveurs apprécient la facilité de manutention et la réduction des déchets grâce au stockage en vrac, ils remarquent aussi un allègement de la facture. « C’est difficile à calculer car on a changé de formulation pour ajouter les oligoéléments et les vitamines adaptées à la hausse du niveau de production, explique Maxime Gourand. Mais ça ne nous revient pas plus cher qu’avec la formule standard qu’on avait avant ». « À formule équivalente, le vrac peut vous faire économiser jusqu’à 50 €/tonne par rapport aux sacs », complète Bruno Tanguy.