Prévention du risque incendie : les conseils du SDIS 22

#environnement
08 mars 2018

Le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) des Côtes-d’Armor est intervenu auprès de l’activité Environnement de la Coopérative, pour présenter son fonctionnement ainsi que les différents points à prendre en compte concernant la défense incendie, en général, et pour les exploitations agricoles.

prévention risque incendie en élevage

Au niveau départemental, le SDIS est soumis au règlement de la DECI (Défense Externe Contre l’Incendie). La défense incendie est un service public à part entière, il bénéficie donc d’une police administrative spéciale. Cette dernière est attribuée au maire de la commune et, dans le cas d’une EPCI (communauté de communes), cette police peut être transférée à son président sous réserve d’acceptation par tous les maires des communes de la-dite EPCI. Chaque maire ou président d’EPCI, ayant la responsabilité de la DECI, doit entretenir les PEI (Point d’Eau Incendie) existants et en aménager de nouveaux pour assurer la couverture des risques. À la mise en place d’un nouveau PEI un contrôle opérationnel de la borne est réalisé par le SDIS au niveau de l’accessibilité, la signalisation, le débit… Ensuite, les contrôles débit/pression à réaliser régulièrement sont à la charge de la mairie (ou EPCI) concernée.

Nature et caractéristique des Points d’Eau Incendie (PEI)

Tout point d’eau est caractérisé par : sa nature, sa localisation, sa capacité, la capacité de la ressource qui l’alimente, sa pérennité de la ressource et son accessibilité. Les grands types de PEI sont :

  • Les bouches, poteaux d’incendie alimentés à partir d’un réseau de distribution d’eau (exemples : poteau d’incendie normalisé (P.I), le poteau d’incendie de 65, la bouche d’incendie normalisée (B.I)
  • Les points de ressource en eau naturels ou artificiels (exemple : la citerne souple, la citerne souple hors gel, la citerne enterrée maçonnée…)
  • Les points d’aspiration ou autres prises d’eau conformes aux spécifications fixées par chaque département (exemples : le point d’aspiration réserve à l’air libre, le puisard alimenté ou puisard d’aspiration…)

Un PEI doit toujours être alimenté en eau. Il doit être situé sur une canalisation suffisamment dimensionnée pour assurer le débit nécessaire à la défense incendie. Ceux-ci doivent être accessibles et utilisables par les engins ou matériels d’incendie dans des conditions permettant de les utiliser. Les poteaux et bouches d’incendie normalisés ainsi que les installations fixes doivent être à moins de 5 mètres du point de stationnement de l’engin. Ils doivent être implantés en prenant en compte une distance permettant d’éviter l’exposition à un flux thermique.

Pour rappel, les bornes rouges concernent les bornes incendie. En revanche, les bornes vertes ne sont pas utilisables par les pompiers, il s’agit de bornes de puisage, réservées à l’usage des professionnels (entreprises d’assainissement, de travaux publics…), elles ne sont pas prises en compte par le SDIS pour la défense incendie.

Spécificités pour les exploitations agricoles

Pour les exploitations agricoles, les incendies les plus souvent rencontrés sont au niveau des bâtiments d’élevage, des stockages de fourrage et de diverses natures. Ceux-ci représentent un fort potentiel calorifique mais aussi de contamination de l’environnement ou d’explosion au regard des différents types de stockages. Pour ne pas surdimensionner le potentiel hydraulique destiné à la défense incendie et favoriser l’action des secours, les exploitants doivent prendre en compte la réduction du risque à la source et limiter les conséquences par des mesures de prévention :

  • La séparation des stockages entre eux
  • Le recoupement des locaux par une séparation constructive coupe-feu
  • La séparation des produits chimiques entre eux
  • La séparation des engrais à base d’ammonitrate des autres produits

Les stockages de fourrages isolés « en plein champ » hors bâtiment peuvent ne faire l’objet d’aucune DECI. La réglementation concernant les Installations Classées agricoles impose que l’installation dispose d’une bouche, d’une borne ou d’une réserve incendie de 120 m3, dont une implantée à 200 mètres au plus du risque. Au niveau du SDIS 22, il a été défini un besoin en eau pour l’incendie (= taux d’application hydraulique (ta)) de 1L/m2/min pour un temps d’application de 2 h. Le calcul des besoins en eau se fait sur la surface totale non recoupée la plus importante. Par exemple pour un projet de construction de 1 000 m2 situé à côté d’un bâtiment de 2000 m2 où il n’y a pas de murs coupe-feu et où la distance entre les deux bâtiments est inférieure à 10 m, on a une surface non recoupée de 3000 m2, on doit donc mettre en place une réserve de 360 m3. La moitié de la ressource doit être disponible dans les 400 mètres et au moins 30 m3 doivent être utilisables dans les 200 mètres. Le complément de la ressource ne doit pas être à plus de 1 000 mètres du point à défendre par voie carrossable. Aussi, plus les PEI sont éloignés de la défense, plus la réponse des sapeurs-pompiers est longue à mettre en oeuvre :

  • Temps de découverte du sinistre
  • Temps d’alerte
  • Temps d’acheminement des secours
  • Temps d’établissement des tuyaux
  • Temps de mise en oeuvre des moyens

La présentation de la défense incendie par le Service Départemental d’Incendie et de Secours a permis d’avoir une approche des attentes et des moyens à mettre en oeuvre pour une lutte efficace contre les incendies.