Sécuriser l’exploitation avec le photovoltaïque

#energie
28 décembre 2021

« Il faut toujours chercher à se diversifier. » Frédéric Dinel, éleveur de poules pondeuses plein air et Label Rouge et de légumes à Ménéac (56), a misé sur le photovoltaïque pour créer de nouvelles sources de revenus.

S’il en est un, aguerri aux projets photovoltaïques, c’est bien Frédéric Dinel. Pas moins de huit centrales à son actif ! « Je trouve génial,  fascinant, de faire de l’électricité avec du  soleil », dit-il l’œil enthousiaste. La première installation remonte à 2009. 850 m2 de panneaux sur l’ancienne stabulation, un investissement de 500 000 € et un contrat de vente totale sur 20 ans à 60 cts/kW. « On était bénéficiaire dès la première année car on a amorti sur 15 ans alors que ça  passait sur 10. » Cinq ans plus tard, deux centrales sont lancées mais cette fois-ci sur 700 m2 de toitures louées à une commune. « C’est compliqué à mettre en place à cause du juridique et des assurances. »  Le prix des panneaux a chuté, 125 000 € pour la même puissance, le contrat d’achat aussi, 23 cts. « Sur 10 ans, c’était rentable. »  En 2013, c’est au tour du poulailler d’être revêtu de panneaux ainsi que les toitures d’un petit bâtiment de l’école. « Un projet  riche humainement. » Nouvelle baisse du prix des matériaux, 90 000 € pour 550 m2, et du tarif d’achat EDF 19 cts.

Bien réfléchir avant, être tranquille après

Une fois lancé, Frédéric ne s’arrête pas. Si toutes les toitures des centrales en place sont dans des conditions quasi optimales, orientées plein sud et inclinées à 17°, le projet en cours déroge à la règle. Les 550 m2 de panneaux seront installés sur le jardin d’hiver du poulailler, une toiture au nord, presque plate ! « La production a été estimée, la rentabilité passe sur 10 ans avec un  investissement de 75 400 € et un prix d’achat  de 9,78 cts, donc c’est bon ! » L’expérience le rend confiant. « La production a toujours  été conforme aux prévisions. » Même s’il existe une variation entre mois de chaque année, la production annuelle d’une unité se révèle au final constante. Question puissance, pour toutes les centrales, elle est tout juste inférieure à 100 kWh, histoire d’échapper à la taxe IFER. « Pour passer  sur 10 ans, il faut éviter toute charge supplémentaire. » Pour ce qui est de la rentabilité, Frédéric est affûté. Une fois qu’il a choisi son matériel, il étudie plusieurs devis, décrypte la partie technique et négocie au moins cher. « Le chiffre d’affaires et  les charges doivent s’équilibrer pendant  la durée de l’emprunt. » Indispensable de prendre du temps en amont, pour s’informer, réfléchir, faire analyser les devis par l’Apepha, suivre l’administratif, voir le banquier et l’assureur. « Environ deux mois de  démarches, quinze jours d’installation et de  raccordement, et ensuite on est tranquille !  Il n’y a plus qu’à surveiller et faire la facture  tous les 6 mois. » Et si c’était à refaire ? « J’en  aurais fait plus au départ. 25 % du chiffre  d’affaires de l’exploitation provient du photovoltaïque. Le banquier a compris que se  diversifier, ça sécurise financièrement. »

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