Une collecte abondante et qualitative, mais sous pression des prix

#cultures
08 décembre 2025

Jamais la moisson n’avait démarre aussi tôt : avec 10 à 15 jours d’avance, 163 500 t de céréales à paille et oléoprotéagineux ont été collectées en conventionnel, affichant des niveaux de qualité supérieurs aux années précédentes. La même dynamique s’observe sur le maïs, marqué par une précocité et des rendements très satisfaisants.

C’est une année record pour la Coopérative ! Grâce à un printemps sec et à une pression maladie limitée, les cultures ont pu exprimer tout leur potentiel en 2025. Pour David Fouchard, responsable de la Collecte chez Le Gouessant : « c’est du jamais vu. A fin juillet, nous avions battu 90 % des surfaces, avec des qualités satisfaisantes sur toutes les céréales. » La Coopérative connaît ainsi la récolte de son histoire.

Blé, orge, colza : de bonnes conditions pour les céréales à paille

Le rendement en blé a progressé de 36 % (85 q / ha) par rapport à l’an passé (60-65 q / ha). Par ailleurs, le poids spécifique moyen s’élève à 78 kg / hl, pénalisé de quelques points par l’épisode pluvieux de la mi-juillet et ses 30 à 70 mm de précipitations tombées selon les secteurs. « L’Ille-et-Vilaine avait récolté la quasi-totalité de ses surfaces avant cet épisode de pluie et n’a donc pas été pénalisée. Alors qu’à l’ouest, il restait encore 20 % à battre », précise David. L’orge confirme la tendance avec 75 q/ha en moyenne, un poids spécifique de 67 kg/hl et un taux d’humidité qui s’élève à seulement 13,5 %. C’est en colza que les rendements ont le plus performé. « On est passé de 30 q/ha à 45 q de moyenne », ajoute David qui tient aussi à saluer le travail des équipes et la bonne coordination au sein de la Coopérative : « aucun accident ni rupture d’apport n’ont été relevés », souligne le responsable de la Collecte. Là où le bât blesse, c’est sur les protéagineux. « Les rendements sont plus faibles que l’an passé. Les pois et féveroles ont souffert de la sécheresse printanière », explique David.

Maïs : une récolte précoce et homogène

Si l’épisode pluvieux de la mi-juillet a quelque peu pénalisé les blés, il a en revanche été salvateur pour les maïs. La campagne 2025 offre un contraste saisissant avec l’an passé : alors que la récolte avait à peine commencé en novembre, elle s’est cette année achevée à cette même période. « On observe des rendements autour de 130-140 q humides/ha et 110 q secs, avec un taux d’humidité de 29,50 %, contre une moyenne habituelle plutôt située autour de 33 % », précise David. Dans un contexte de prix historiquement bas sur les marchés à terme, les économies réalisées sur les frais de séchage sont d’autant plus significatives pour les agriculteurs. La Coopérative avait d’ailleurs anticipé cette tendance en ajustant à la baisse sa grille tarifaire, en lien avec la diminution des coûts de l’énergie. « Ces bons taux d’humidité nous permettent également d’améliorer les rendements de nos séchoirs de près de 30 % », ajoute-t-il. Cependant, la dégradation météo à la fin octobre a entraîné une hausse importante des volumes entrants. Pour réguler les flux et préserver la capacité de nos dépôts, des quotas de battage ont été mis en place sur les dépôts.

Davantage de commercialisations en prix de campagne

« Les prix, historiquement bas (157 €/t en blé VS 183 € l’an passé à pareille date), sont en partie compensés par de bons rendements et de faibles niveaux d’intrants utilisés. Mais cela ne suffit pas », insiste David. Le responsable de la Collecte constate que la délégation de la commercialisation avec l’offre “Prix de campagne engagé” continue de progresser, portée par un contexte volatil et de meilleures performances (+ 10,5 € de gain/t en moyenne pour les agriculteurs depuis 5 ans). Enfin, l’application Aunéor Grain, lancée le 1er septembre, permet désormais une contractualisation 100 % digitale, instantanée et sécurisée. L’outil permet de dématérialiser nos contrats en conventionnel comme en bio. « C’est un gain de temps pour les équipes de la Coopérative, mais aussi pour les agriculteurs qui ont désormais la contractualisation de leurs céréales dans leur poche ! », conclut David.

En bio : un démarrage précoce et des conditions globalement favorables

En bio aussi, la collecte d’été a démarré de manière précoce, avec un rythme soutenu : 70 % des volumes étaient déjà récoltés à la fin juillet. Grâce à des conditions météorologiques favorables, les agriculteurs ont pu bénéficier de bonnes fenêtres pour les battages. Les rendements sont globalement corrects, sans atteindre des niveaux exceptionnels. En blé meunier, le poids spécifique moyen s’élève à 80 kg/hl avec un rendement de 29 q/ha, dans la moyenne de référence. En triticale, collecté principalement en mélange avec du pois ou de la féverole, on observe un poids spécifique de 72,5 kg/hl (supérieur à la moyenne) pour un rendement de 33 q/ha (légèrement en dessous de la référence de 35 q). Le colza réalise une belle performance avec un rendement moyen de 24 q/ha, supérieur à la moyenne habituelle de 22 q. En revanche, le sarrasin reste en dessous de l’objectif de 1 t/ha sur les 250 ha contractualisés, avec une forte hétérogénéité liée aux zones et aux dates de semis. En maïs, le manque d’eau a pénalisé certaines zones plus à l’est, en particulier la Mayenne et la Sarthe. Les rendements sont donc très contrastés, avec un gradient est-ouest observé. Le taux d’humidité moyen a chuté de 10 points comparativement à l’an dernier. La coordination logistique a été un point fort de cette collecte, grâce à un fonctionnement fluide entre les plateformes d’enlèvement à la ferme et les silos. La vigilance accrue du personnel silo a permis une détection systématique des non-conformités.